Everydays : The First 5000 days » ou l’œuvre en 5000 jours
En mai 2007, Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann, s’est lancé dans un projet atypique de long terme. Chaque jour, il décide de produire une oeuvre, pour progresser en dessin, puis la publie en ligne. Un dessin numérique par jour et 13 ans et demi après, ces pièces individuelles sont rassemblées pour créer Everydays: the First 5000 Days, une oeuvre unique dans l’histoire de l’art numérique. Avec des dimensions en pixels de 21069 × 21069, de 39 ans, l’oeuvre recense près de 5000 images postées dans un ordre chronologique très précis. Certaines de ces images ont été réalisées à la main, lorsque d’autres ont été réalisés électroniquement. Mike Winkelmann est connu pour ses projets numériques et ses collaborations avec d’autres artistes, mais c’est grâce à cette première oeuvre vendue seulement à son nom qu’il se fait une place dans le monde de l’Art et se place désormais parmi les trois artistes aux ventes les plus chères au monde, de leur vivant, tous supports confondus.
L’œuvre à 69 millions de dollars ancrée dans l’univers des cryptomonnaies
La société de ventes aux enchères Christie’s s’est occupée de la vente de l’oeuvre au prix de 69 millions de dollars. La vente illustre la montée en puissance d’une nouvelle technologie d’authentification, utilisant la « blockchain » utilisée pour les cryptomonnaies, présentée comme un remède miracle aux copies, l’un des freins au développement de l’art numérique. Elle permet de commercialiser des œuvres, et à peu près tout ce qui est imaginable sur Internet, des albums musicaux aux tweets de personnalités, sous la forme de « non-fungible token », « NFT », ou jeton non-fongible. Le bitcoin, passé en un an de 6 000 à 60 000 dollars, alimente un phénomène inédit : l’explosion des ventes d’art digital. La vente de l’oeuvre de Beeple en est le premier exemple puisqu’il entre donc dans l’histoire avec ce record dans le monde de l’art numérique.
L’oeuvre a été acheté par Vignesh Sundaresan, un programmeur basé à Singapour et le propriétaire de Metapurse, connu sous son pseudonyme MetaKovan.
Crédit photo : Mike Winkelmann / Christie’s