Jeudi 25 mars 2021, un tableau de Vincent Van Gogh est mis aux enchères chez Sotheby’s à Paris. « Scènes de rue à Montmartre » date de 1887. C’est la première fois qu’il est exposé au grand public après avoir passé 100 ans dans la même famille.
Sous un ciel gris, un couple se promène. De l’autre côté, deux enfants jouent. En plein milieu, un moulin à poivre est positionné de profil. Authentifié par le Van Gogh Museum d’Amsterdam, « Scène de rue à Montmartre » ( Impasse des Deux Frères et le Moulin à Poivre) est bien une oeuvre du célèbre peintre néerlandais. Il date de 1887. Van Gogh esquisse ce tableau pendant une période où il résidait chez son frère Théo à Paris. On y voit un Montmartre d’avant, un Montmartre très rural. On retrouve bien les références de la Hollande ainsi que les prémices de son style. Cependant, les amateurs de Van Gogh savent que cette peinture existe depuis 1920. Elle était représentée par une photographie en noir et blanc dans le catalogue regroupant toutes les oeuvres de l’artiste.
Un tableau de Vincent Van Gogh resté dans l’ombre pendant près de 100 ans
Durant 1 siècle, le tableau était dans l’appartement d’une famille Française. Il provient donc d’une collection privée. Avant la vente aux enchères, la peinture n’avait jamais été montrée au grand public. D’après Fabien Mirabaud, commissaire-priseur de la maison Mirabaud-Mercier, il aurait probablement été acheté chez Bernheim. Ce dernier était « le premier marchand à exposer et vendre des toiles de Van Gogh à partir de 1901. Mais il n’existe pas de preuve dans les archives, ce sont des supputations. » Raconte t-il dans un entretien pour France Culture. Avant la vente, il était estimé entre 5 et 8 millions d’euros.
Des enchères pleines de péripéties pour ce Van Gogh centenaire
Bien installé chez Sotheby’s, qui aurait pu croire que cette enchère serait pleine de rebondissement ? Dans l’après-midi du 25 mardi 2021, les propositions grimpent rapidement. Des acheteurs de New York, Londres et Hongkong se disputent l’oeuvre. Les enchères commencent à 4 millions d’euros. Les offrent s’élèvent de millions en millions. C’est un duel entre les acheteurs de Londres et de Hongkong. Cependant, pendant l’affrontement, un acheteur sur internet s’immisce et propose 14 millions d’euros !
Pourtant 20 minutes plus tard, Aurélie Vandevoorde, directrice du département « Impressionniste et moderne », révèle que l’acheteur renonce à son achat. Les enchères sont relancées. Le combat entre les représentants de Londres et de Hongkong recommence. Résultat, Londres l’emporte avec une enchère de 11 250 000 euros, soit un peu plus de 13 millions avec les frais. L’oeuvre continuera son chemin au Royaume-Uni. Ainsi, comme a dit Vincent Van Gogh « La folie est salutaire pour cela, qu’on devient peut-être moins exclusif. » Il est intéressant de voir que la folie ne s’accorde pas qu’à l’artiste, mais touche également les passionnés d’art.
Si la vie de Vincent Van Gogh vous intéresse, la rédaction vous conseille de regarder un magnifique documentaire d’animation fait à la façon de ses toiles : La Passion Van Gogh.