Les supercars sont souvent assimilées à 8, 10, 12 voire même 16 cylindres développant entre 600 et 2000 chevaux mais on oublie souvent que l’ennemi, c’est le poids – dixit la philosophie d’une autre marque tout aussi prestigieuse que Dallara: Lotus.
Mais qu’est-ce que vient faire le nom de Dallara dans cet article ?
Ce nom n’évoquera peut être rien pour vous et pourtant ils sont au cœur de la compétition automobile depuis presque 40 ans. Gianpaolo Dallara a fait ses armes chez Ferrari, Maserati et Lamborghini en co-signant l’un des plus beau chef d’œuvre automobile : La Lamborghini Miura. L’appel de la compétition étant trop fort, il se destine à l’optimisation de la performance et fonde en 1972 « Dallara Automobili ».
Ses premiers travaux concerneront le dessin de barquettes de course pour la F1 et la Formule3. Aujourd’hui ils construisent plus de 300 voitures de course par an mais les réparent également. Leurs automobiles sont présentes en Formule E, GP2 Series , World Series by Renault , Indycars, (fournisseur exclusif de tous ces championnats) , Formule 3, Formule Nippone, GP3 Series, LMP2 et même la Formule 1 de la Team Haas est développée par Dallara.
Leur autre cheval de bataille réside dans le « consulting » qui représente plus de la majorité des revenus de la société Dallara … et c’est bel et bien la firme installée tout près de Parme qui a permis l’éclosion de la Bugatti Veyron, Chiron, la Lamborghini Aventador, la Porsche 918 Spyder, l’Alfa Roméo 8C et 4C, la KTM XBow. En effet, ils disposent des installations nécessaires pour réaliser les meilleurs chassis en carbone et la meilleure aérodynamique possible grâce à leur soufflerie. (wind tunnel)
Un savoir-faire exporté et partagé
Dallara commercialise ainsi son savoir-faire et son expérience de la course pour le compte d’autres marques automobile. Mais ça, c’était avant que GianPaolo ne souhaite développer sa propre voiture de route.
Il a consacré l’intégralité de sa vie aux autres, il était grand temps qu’il laisse un héritage de constructeur de voiture de série et quoi de mieux que le nom de « Stradale » (route ou routière) pour afficher clairement la couleur. La Dallara Stradale se veut une voiture utilisable au quotidien et c’est le cas. Nous avons pu l’essayer à Varano de Melegari et elle est déconcertante de confort et pourtant son look se rapproche davantage d’un prototype du Mans que d’un « daily car ». Disponible en 3 versions : Barquette avec ou sans parebrise , Targa avec son « T-Frame » ou coupé avec les portes papillons, l’italienne nécessite de cocher des options si l’on veut changer sa morphologie.
16600 euros pour le parebrise, 7700 pour le toit Targa, 7300 euros pour les portes papillons et 12000 euros pour le gigantesque aileron carbone, monocoque en carbone, fond plat et moteur centrale arrière (comme la Miura) sont les ingrédients principaux de cette voiture à la carrosserie effilée (en carbone également).
Le moteur choisi est le Ford 2.3 Ecoboost (turbo) que l’on retrouve sur la Ford Focus RS Mk3 mais retravaillé par Bosch et Dallara. Il développe ainsi 400 chevaux et 500 nm de couple et croyez-nous, c’est amplement suffisant pour propulser à une allure stratosphérique les 855 kilos de cette petite barquette ( 4.19 mètres de long, 1.87 de large et surtout 1.04 mètre de haut)
Son 0 à 100km/h n’est pas le plus rapide en 3.2 secondes mais c’est son passage en courbe qui l’avantage sur toutes les autres. Elle est capable d’encaisser 2G en force latérale, quasi le double de toutes les autres Supercars.
La toute puissance de la Dallara chiffrée ?
Enfin, Vous voulez une preuve chiffrée ? Sur la piste de Top Gear, elle est à un petit dixième derrière la Ferrari 488 Pista pourtant 100.000 euros plus cher, et devant la Porsche GT2 RS de 6 dixième (un gouffre).
Son énorme aileron carbone lui permet d’avoir 820 kilos d’appui à la Vitesse maximale de 280 km/h , ce qui correspond au même appui de l’Hypercar Mclaren Senna.
Alors vient la question du prix, 160.000 euros H.T sans aucune option , c’est cher pour un « petit » 4 cylindres mais peu onéreux si l’on pense aux décennies d’expérience et au développement intégral de cette nouvelle auto’.
Entièrement réalisée en carbone (châssis et carrosserie) , son poids plume nous offre une expérience de conduite sans précèdent.
L’expérience a été phénoménale puisque nous étions collés au siège autant en accélération qu’au freinage mais également dans les virages. Et le plus incroyable a été de « chiller » en cinquième à 50km/h (sous l’ordre du pilote développeur) pour réappuyer et se retrouver à 160 km/h en une minuscule poignées de secondes plus tard. Heureusement que les « carabinieri » sont fiers de la petite dernière de la firme automobile Dallara, cela nous a permis d’éviter bien des soucis.
En conclusion, les chiffres évoquant la performance ne définissent pas à eux seuls la « Supercar », le plaisir est une notion à prendre en compte et vu l’excitation et le sourire qu’elle nous a procuré, elle mérite bien son appellation de Supercars. Merci Gianpaolo !
Production prévue : 600 exemplaires