Né en 1961, Frank Sorbier est le seul créateur de mode au monde à s’être vu décerner deux prestigieux titres honorifiques par le gouvernement de la République française : Maître d’Art et Grand Couturier (label de la Haute Couture – seuls 14 créateurs possèdent actuellement ce titre).
Au cours de ses 30 années d’expérience dans la mode, dont 20 dans la Haute Couture, il a travaillé avec les Galeries Lafayette, Cartier, et de nombreuses marques emblématiques, présentant ses créations dans le monde entier (New York, Londres, Paris, Milan, Koweït, Singapour, Hong Kong). Bien qu’il soit un artiste dans l’âme, Franck Sorbier n’est pas étranger à l’artisanat et il passe beaucoup de temps à travailler sur sa machine à coudre, transposant les fruits de son imagination débridée dans le monde réel de la Haute Couture.
Le luxe pensé par le Grand Couturier Franck Sorbier
Dans sa quête inlassable de capturer « L’air du temps », Franck Sorbier trouve son inspiration dans le passé, auquel il ajoute une saveur contemporaine en innovant constamment et en lui donnant de nouvelles significations. Il donne l’impression de pouvoir voyager dans le temps, à la recherche d’un nouveau langage artistique. Ses efforts sont visibles dans l’artisanat, dans les coupes, les matériaux, les formes et les symboles, qui se rejoignent dans une façon très originale de faire de la mode.
Il y a une qualité frappante qui traverse – comme un fil rouge – toutes ses collections : la maîtrise de la transformation de l’héritage classique en œuvres d’art d’avant-garde, une réinterprétation fabuleuse qui nous rappelle un exercice génial de création, transcendant le temps et les tendances, faisant presque disparaître les frontières artistiques.
Pour être plus précis, il suffit de revisiter son défilé automne-hiver 2012. Malgré le fait que toute la collection était inspirée du conte de fées de Charles Perrault du XVIIe siècle, Peau d’Ane, la présentation était absolument futuriste : en partenariat avec le fabricant de logiciels Intel, le couturier a utilisé le mapping vidéo en 3D pour projeter des images fantaisistes sur une robe de bal blanche.
À travers son activité artistique, Franck Sorbier rend généreusement hommage à des artistes légendaires du monde entier, tels que Jean Cocteau, Pablo Picasso, Jackson Pollock, Joan Miró et Zao Wou-Ki. Son peintre préféré reste Marc Chagall pour son univers magique, « presque biblique ». Une citation particulière de Chagall inspire encore aujourd’hui le couturier : « Si je crée avec le cœur, presque tout fonctionne ».
De manière assez inattendue pour un créateur qui s’est souvent tourné vers le passé pour s’inspirer, Sorbier considère que la mode, en tant qu’art, doit être le reflet de la société dans laquelle elle est produite. Son propre « Ars Poetica » affirme que « si la couture ne concerne pas la culture d’aujourd’hui, alors elle n’a pas vraiment de raison d’exister ». On peut donc affirmer que le secret de son succès est ce « mélange boulversant » de passé, de présent et de futur qui rappelle les puissants sorciers capables d’effacer les frontières artificielles du TEMPS.
Le luxe s’engage en faveur de l’écologie
Un grand signe que cette maison suit le rythme des tendances modernes est son engagement en faveur de la durabilité, en adhérant au programme » Fur Free Retailer « , c’est-à-dire en disant NON à l’utilisation de fourrure animale dans ses collections. Il s’agit d’un message fort adressé à tous ses collègues artistes, un message qui associe la création à la compassion afin de prendre position pour une attitude éthique dans la mode.
Les défilés de Franck Sorbier sortent toujours de l’ordinaire car ils allient histoire et nouvelles technologies. De plus, ils ressemblent à un voyage complexe dans un conte de fées. Ils vous font penser et vous rappellent une époque révolue, avec des personnages qui relèvent souvent de la fantaisie ou même de la mythologie. Il crée des tenues sophistiquées, chacune unique et éthérée, tout en se concentrant paradoxalement sur la forme, la texture et le mouvement.
Le cinéma s’invite dans la vision couture de Franck Sorbier
Sa dernière collection, intitulée « La Servante, le Passeur et la Relique », a été présentée pendant la Fashion Week de Paris (5-8 juillet 2021), dans un effort cinématographique, tourné au domaine Chaalis dans la forêt d’Ermenonville. Grâce à des effets visuels éblouissants, sa vision charme et surprend le spectateur, laissant le public dans une brume d’envoûtement artistique, longtemps après la fin du spectacle.
Les thèmes abordés sont la richesse et la pauvreté, le tout soigneusement orchestré dans un univers naturel, envahi par une atmosphère mystique et une profonde poésie. La richesse des matières premières combinées au lin, à la soie, au coton, à l’organza plastifié, au jacquard, à la laine, au velours plissé donne lieu à des pièces artisanales compliquées . Le film est réalisé par Laurent-Stéphane Montfort et il est basé sur une histoire de Frank et Isabelle Sorbier. Acteurs, mannequins et animaux évoluent dans la merveilleuse forêt de Chaalis et tous se fondent parfaitement dans le décor naturel avec grâce et aisance.
Acclamée par la critique comme « l’une des collections les plus poétiques et les plus impressionnantes de la semaine de la Haute Couture automne-hiver 2021-2022 à Paris », « La Servante, le Passeur et la Relique » a une fois de plus dévoilé le talent brillant et multiforme de Sorbier.
Toujours surprenant et plein de mystère, ce magicien de la Haute Couture nous emmène dans un voyage à travers le temps, enrobé d’excitation et de jeux d’imagination. Le monde est le terrain de jeu de Monsieur Sorbier et nous sommes impatients de découvrir ses prochaines collections.
Merci Maître!
Crédits Images : Franck Sorbier Presse – ©AmauryVoslion