Votre Minute Poético-analytique
Désormais vendues à prix d’or, parfois mises en vente par tirage au sort, les sneakers ont un pied à wall street, ou plutôt à « walk street », une compétition nouvelle tendance qui pourrait bien nous faire marcher sur la tête, au profit d’une pompe à fric qui ne cesse de faire le buzz ! Le temps du talon a perdu de la hauteur, pour une avancée plus ras du sol, en course vers une nouvelle ère, celle du paraître mieux dans ses baskets.
Etre ou paraître, Etre ou Avoir, là est la question…
Après quoi court-t-on finalement? Moins confortable, le talon aligne des airs d’étalon, dont l’allure digne et raffinée accompagne chaque look sans faux pas. Plus terre-à-terre, montée sur coussin d’air, à pas feutré sur fond décontracté, la basket nous engage sur une intrigue plus féline… Montée sur coussin d’air, la tennis impulse des ailes de gazelle… Finalement les sneakers font un pied d’nez à l’élégance, en faveur d’un confort sans précédent, à la complaisance d’un mode de vie plus sauvage et plus libéré. On pourrait donc penser qu’être bien dans ses baskets n’a pas d’prix, point final !
Le recours à des personnalités ou des collaborations : Un tremplin gagnant
Sauf que… Les firmes ont fait appel à des valeurs extérieures, pour relancer une course en perte de vitesse. S’embarquer quotidiennement sur Air Force 1 a finalement enraciné l’illusion de la souveraineté, s’accaparer Air Jordan à prix d’or, a pris des airs d’attachement, surfant sur une vague de dépendance affective…. Posséder Air Jordan, coûte que coûte, c’est penser « être » celui qui en a inspiré le nom ! Plus encore, la paire délaisse ses airs de confort, au crédit d’une dégaine sur fond d’investissement, car si certaines collections voient le jour en série limitée, la sneakers devient un objet de collection, qui s’arrache à prix fort, par le biais de ventes aux enchères, authenticités garanties !
C’est ainsi que naquit walk street, sur fond de Nike Air qui d’un coup d’air a gagné le marché de la citadine, et d’un coup d’vent dépouille nos bourses. Certes, toute évolution passe par un chaos qui renverse tout de la tête aux pieds, mais désormais, sans talons prenons de la hauteur, en ne perdant pas de vue, qu’être bien dans ses souliers, est composé de l’auxiliaire ETRE.
Etre et avoir, sont de vieux rivaux, finement mis en dualité par un marché qui en tire subtilement les lacets, c’est là qu’on s’emmêle les pédales, quand l’appât du gain, à ce point éclipse l’humain. C’est à se demander qui nous fait courir ? La tennis ? Ou ces pointures de l’ombre qui maîtrisent et renvoient la balle de l’illusion ?
Déchaussons-nous le temps d’un instant, pour mettre à nu nos Pieds, et regarder là où vraiment nous plaçons nos valeurs… Dans l’avoir, ou l’authenticité de l’être.
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