Ce musée est pensé par les Émirats Arabes Unis et la France. Il se situe au bord du golfe Persique. Ce n’est bien sûr pas une pâle copie du Louvre de Paris. Un accord inter-gouvernemental fait naitre le premier musée universel du monde arabe. Cette cité musée s’étend sur 64 000 m2. Ce lieu d’art est séparé en 12 galeries permanentes, mais il comporte également des expositions temporaires, un musée pour enfants, un auditorium, des restaurants, une librairie-boutique ainsi qu’un centre de recherche. 600 oeuvres cohabitent provenant du monde entier : des oeuvres historiques, culturelles et sociologiques qu’elles soient anciennes ou contemporaines.
Louvre d’Abu Dhabi : Un musée entre terre et mer
Pour construire cette beauté architecturale, c’est l’architecte Jean Nouvel qui dirige le projet. Lauréat du prix Pritzker en 2008 ainsi que l’architecte le plus important depuis ses 50 dernières années. Il s’inspire de l’architecture traditionnelle arabe. Près de 55 bâtiments sont bâtis, dont 23 sont dédiés à l’art. L’une des nombreuses particularités de ce musée est qu’il flotte en partie sur l’eau. Il est possible d’y accéder par voie maritime comme par voie terrestre. Pour cela, ils ont dû construire la rive : «l’idée d’avoir une île sur une île » affirme Hala Warde, manager et architecte du projet. Le principe est de créer une « ville musée » : pouvoir se promener, faire des rencontres, faire du kayak, voir des projections, des événements, des conférences et se restaurer.
« Une pluie de lumière » au Louvre d’Abu Dhabi
Pour apporter une touche plus moderne tout en s’inspirant de l’architecture et de la culture arabe, Jean Nouvel a opté pour un dôme : 7 500 tonnes. En terme de comparaison, il fait le même poids que la Tour Eiffel. C’est une double coupole de 180 mètres de diamètre. Cet agencement est géométriquement très complexe : c’est la répétition de 7 850 étoiles de plusieurs tailles et de plusieurs angles qui forment huit couches. Ce parasol est perforé aléatoirement. Ce qui pourrait faire penser à de la dentelle. Bien sûr, ce n’est pas un ajout anodin. Les rayons du soleil traversent et donnent un effet « pluie de lumière ». Un résultat extrêmement apaisant à voir. Cet effet fait référence aux palmiers d’Abu Dhabi : intercepter la lumière, la diffuser et l’éparpiller sur le sol. Un vrai jeu entre ombres et lumières. La nuit tombée, le paysage est protégé sous un dôme constellé.
Le musée au micro-climat écologique
Hormis l’aspect esthétique, le dôme permet un micro-climat. « Il y a la volonté de créer un très fort contraste entre la température extérieure et intérieure ». Déclare Jean Nouvel. Mais pas que, il sert aussi à protéger les bâtiments ainsi que l’esplanade intérieure. Par conséquent, c’est seulement la lumière du soleil qui passe, et non sa chaleur. Le sol et les revêtements extérieurs y jouent également. Ils sont faits en pierre et sont donc de couleurs claires. Ce qui permet de bénéficier d’un refroidissement tout au long de la journée, mais également de garder la fraîcheur la nuit. Les architectes ont réussi, grâce à des dispositifs traditionnels, de rafraîchir naturellement cet incroyable espace. Pouvoir se balader sans la contrainte d’avoir chaud.
Tout est élaboré pour éviter la surconsommation d’énergie : les couleurs claires, la pierre, le dôme… Toutes ces techniques permettent de réduire de 42% les apports solaires, de faire 27,2% d’économie d’énergie et d’économiser 27% d’eau. Un système d’éclairage et de climatisation extrêmement performant. Le design du Louvre d’Abu Dhabi vise une évaluation LEED Silver (une certification écologique). Il a obtenu le niveau 3 pearl Estidama Design. Un domaine extraordinaire qui assure le confort aux visiteurs, un endroit culturel et une architecture unique, tout en réduisant sa consommation énergétique.