1870 : Ernest Cognacq fonde « À La Samaritaine »
Après avoir accumulé les expériences en tant que vendeur dans divers magasins et dans différents types de commerces, Ernest Cognacq se met à son compte en 1867 en fondant « Au petit Bénéfice ». Les affaires marchant mal, il se trouve dans l’obligation de fermer et s’installe comme camelot près du Pont Neuf, à l’emplacement de l’ancienne pompe à eau nommée « La Samaritaine ».
Peu avant 1870, Ernest Cognacq crée un nouveau magasin qu’il appelle « À la Samaritaine » du nom de la pompe, sous-louant un petit local annexé d’un café dans un petit local dépendant d’un café. Un an plus tard, il peut louer officiellement le local transformé en boutique et prendre deux employés. Il dépasse un million de francs de chiffre d’affaires en 1875.
1928 : La Samaritaine à son apogée
Ernest Cognacq meurt en 1928 et la direction du grand magasin est alors reprise par son petit-neveu pour qu’il poursuive son développement. Le magasin n’a ensuite de cesse de s’élargir et la supervision de la construction des différents bâtiments se partage majoritairement entre Frantz Jourdain et Henri Sauvage. Complètement influencé par l’Art Nouveau, le grand magasin est un véritable témoin de son époque, mêlant façades de mosaïques, frises aux motifs floraux, le tout dominé par une immense verrière des plus lumineuse. Au début des années 1930, l’enseigne occupe alors 4 magasins d’un total d’environ 50 000 mètres carrés, qui s’étendent entre le quai du Louvre et la rue de Rivoli, faisant de La Samaritaine le plus grand magasin parisien.
Le grand magasin connaît son apogée et dépasse en 1925 le milliard de francs de chiffre d’affaires : outre le grand magasin de nouveautés (articles féminins et masculins, draperie et décoration d’intérieur, articles de voyage, plantes et fleurs, livres, pianos…), elle rassemble des comptoirs de pâtisserie, confiserie ainsi qu’une cave réputée.
1970 : La fermeture du magasin
À partir des années 1970, l’expansion commerciale de La Samaritaine décline. De nombreux rayons historiques disparaissent (bricolage, animalerie) et La Samaritaine se concentre, sur le même modèle que les autres grands magasins parisiens, sur la mode et le mobilier. Quelques années plus tard, le magasin de luxe est transformé en immeuble de bureaux et commerces et loue son espace à d’autres enseignes.
2001 : Le renouveau par LVMH
En 2001, le groupe de luxe LVMH dirigé par Bernard Arnault devient l’actionnaire majoritaire de La Samaritaine avant d’en faire l’acquisition totale en 2010. En raison de la vétusté des bâtiments, le monument du commerce parisien ferme ses portes en 2005. LVMH présente alors un projet transformant l’édifice en Samaritaine 2.0 incluant un hôtel donnant sur la Seine, des commerces, des bureaux, des logements sociaux et une crèche, le tout pour un montant de travaux de l’ordre de 400 millions d’euros. Les travaux ont été confiés à l’agence japonaise SANAA et à l’agence française Édouard François.
2021 : La réouverture d’une Samaritaine 2.0
Après 16 ans de fermeture et des travaux de réaménagement d’un coût de 750 millions d’euros, la Samaritaine rouvre ses portes le mercredi 23 juin 2021 et le président de la République Emmanuel Macron et Bernard Arnault participent à l’inauguration.
Les anciens noms des rayons (« Chasse, Chapeaux, Amazone… »), le grand escalier constitué de 270 marches en chêne et de 16 000 feuilles d’or, les décorations en lave émaillée d’Eugène Grasset ont été conservés. À l’extérieur, un parvis piétonnier a été aménagé et la grande façade rue de Rivoli a été remplacée par de vastes parois de verre ondulé réalisées par les architectes Kazuyo et Ryüe Nishizawa. Dans un contexte où le quartier connaît un véritable renouvellement architectural (Bourse de commerce-Collection Pinault, Canopée des Halles, poste du Louvre…), La Samaritaine était sans aucun doute l’une des adresses dont la réouverture était particulièrement attendue…
La façade en verre rue de Rivoli
Crédit images : Sortir à Paris – Autour de Paris – Vogue – France.fr – Nouvel Obs