Voiture à l’hydrogène, une vraie-fausse promesse écologique
Alors que les marques et multinationales ne cessent de se mettre au vert avec de nouveaux engagements et plans spéciaux, une nouvelle solution apparait dans le secteur de l’automobile : l’hydrogène. Seul problème, la voiture n’émet que de la vapeur en roulant, mais son carburant demeure très nocif. L’hydrogène du « vert », consommera quant à lui énormément d’électricité. Les investissements sont, en plus de cela, faramineux. Après l’apparition de la voiture électrique à batteries, c’est le véhicule à hydrogène qui fait face à toutes les vertus écologiques. Stellantis (issu de la fusion entre de PSA et FCA), a tenu en fin de mois de mars dernier, une grande conférence de presse sur les projets liés à l’hydrogène.
Renault a par ailleurs annoncé de son côté que le leader technologique de l’industrie automobile, Faurecia, lui fournirait des systèmes de stockage à hydrogène pour des premiers modèles de véhicules légers à pile à combustible, en 2021. L’équipementier français (contrôlé par PSA jusqu’à la fusion en début d’année avec Fiat Chrysler au sein de Stellantis) s’apprête aussi à équiper une série de quasiment deux mille camions coréens de la marque Hyundai.
Le directeur général de Faurecia, Patrick Koller, a récemment expliqué dans les travers du magazine Challenges, que sa société veut même aller plus loin afin de « devenir la leader mondiale des réservoirs pour véhicules à pile à combustible« .
Challenges Magazine
Le spécialiste des lignes d’échappement pour véhicules avait un besoin urgent de se reconvertir, dans la perspective de la voiture électrifiée. Ces derniers ne dépensent pas moins de cent millions d’euros chaque année dans les systèmes pour l’hydrogène, notamment dans une nouvelle usine qui sera opérationnelle en 2022.
Le marché automobile déjà preneur de cette « solution écologique »
Après avoir annoncé fin octobre la création d’une co-entreprise avec l’allemand Erling Klinger, Lauent Favre, directeur général du plasturgiste familial tricolore Plastic Omnium, a aussi annoncé devant les investisseurs « des ambitions à long terme dans l’hydrogène » . L’industriel voudrait les 25% de parts de marché sur les réservoirs à hydrogène, entre 10 et 15% sur la pile à combustible elle-même. Plastic Omnium annonce un objectif de trois cent millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, avec cette nouvelle technologie, jusqu’à trois milliards en 2030.
Symbio, co-entreprise détenue à moitié par Faurecia et Michelin, va de son côté implanté une usine à Saint-Fons, dans le Rhône. Cette dernière « produira à partir de 2023 des piles à combustible« , base de la technologie des véhicules à hydrogène, précise son PDG Philippe Rosier.
Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault, affirme que c’est « l’unique solution pour de gros utilitaires ou des camions dans l’avenir« . Autre avantage, de nature géostratégique cette fois-ci : alors que les batteries de voitures électriques sont quasiment toutes fabriquées hors d’Europe, le président de la société Michelin, Florent Menegaux, affirme que « tous les savoir-faire et les composants pour fabriquer une pile à combustible à hydrogène existent en Europe« .
Des avantages géopolitiques certains à l’utilisation de l’hydrogène
Sur le papier, la voiture à hydrogène apparaît comme le véhicule parfait et idéal, ajoutant l’avantage de la voiture électrique, avec aucune émission à l’échappement, seulement de la vapeur d’eau, et celui de la voiture thermique, avec un plein effectué en quelques minutes et des autonomies de cinq cent km. C’est d’ailleurs ce qu’a véritablement compris le restaurant français, qui annonçait, en septembre dernier, sa volonté de faire de la France un leader de l’hydrogène vers l’horizon de 2030.